James Blin : le premier vote pour un lycéen

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Je venais de monter dans le train au départ de Pau en direction de Toulouse. J’avais dû négocier avec une gentille contrôleuse l’installation de Denise, mon vélo, puisque le train n’acceptait pas les bicyclettes. Une fois installé, je reçois un courriel me demandant s’il était possible de me rencontrer. Quelques minutes après ma réponse positive, je me retrouvais en face de James, un jeune garçon de 18 ans avec qui j’ai fait le voyage et au cours duquel nous avons pu parler un peu politique et des futures élections.

James est au lycée technique à Mourenx, une ville nouvelle à côté de Pau et de Lacq, connue pour son industrie gazière : « tout a été fait parce qu’il y a de l’industrie, les gens viennent de partout. » Il aspire à devenir chimiste, passionné de judo et de BMX, il pense que c’est une bonne définition de ses goûts : un mix culturel américain et japonais.

3 groupes dans son lycée

Dans sa classe, il distingue trois grands groupes de personnes : « ceux qui ne savent pas où aller, qui entendent des choses dans les médias, leurs familles, leurs amis, ceux qui expriment leurs opinions surtout par des craintes, et enfin ceux qui montrent l’envie de bouger et de changer les choses après avoir entendu leurs parents et grands-parents râler. Personnellement je suis un peu perdu, je ne sais pas trop comment me faire ma propre opinion avec toutes les informations que l’on reçoit, on est tiraillé avec tout ce qui se passe à l’étranger… En quoi la France pourrait-elle changer ce qui se passe dans les autres pays et qu’est ce que ça pourrait apporter à la France. »

Ce qu’il espère, ce sont moins de limites, de frontières. Ayant entendu parler d’un programme en Chine, James souhaite partir étudier là-bas, apprendre le chinois, l’anglais, s’ouvrir à d’autres cultures : « j’aimerais que les politiciens parlent plus des différentes cultures, moins d’économie et que l’on pense moins à son bien et plus au bienfait collectif. »

« l’élection, c’est le seul moment où les riches, les pauvres, les classes moyennes, ceux qui n’ont pas eu accès à la culture, ceux qui on fait de grandes écoles ont le même droit au même moment et sont sur un pied d’égalité, je trouve que c’est bien. »

Ce sera son tout premier vote ; même s’il sait qu’il ira voter, il ne sait pas encore vers qui se portera son choix : « un vote, ça ne représente pas grand-chose ; mais si on se dit ça, on ne va pas aller bien loin ». Il aime se rappeler ce que leur professeur leur a expliqué en cours : « l’élection, c’est le seul moment où les riches, les pauvres, les classes moyennes, ceux qui n’ont pas eu accès à la culture, ceux qui on fait de grandes écoles ont le même droit au même moment et sont sur un pied d’égalité, je trouve que c’est bien. » Il connaît quelques uns des candidats, mais ne sait plus trop à quel groupe ils appartiennent. Il me confie ne pas aimer les extrêmes et préférer un mix de la droite et de la gauche : « j’aime le social à gauche, mais il manque un truc, c’est plus flou à cause de Président actuel, ça ne semble pas solide. A droite ils savent mieux, ils pensent aussi à l’économie. J’attends les grands débats pour prendre ma décision, les programmes écrits c’est bien, mais à l’oral on verra ce qui ressort des personnes. »

En fin d’entretien, je lui demande s’il se sent influencé par ses parents : « ma mère est plus de gauche ou du centre, mais elle vote plutôt pour une personne, mon père pense plus à l’économie et au futur pour ses enfants. Je pense que je suis plus influencé par les idées politiques de ma mère qui sont plus radicales ».